jeudi 8 août 2013
jeudi 1 août 2013
LA MAISON ABANDONNEE
Des volets mi-clos et ses mûrs de pierre
La masure vétuste est fissurée de silence
La muraille essoufflée envahie par le lierre
S'étouffe de solitude se meurt d'indifférence.
Son visage, quelques fenêtres jadis si jolies
Respirait le charme d'une noble demeure
Et sa porte cochère sous le balcon fleuri
S'ouvrait ne laissant s'échapper le bonheur.
Sous ses pans avachis outragés par les ans
Elle a d'antan connu des éclats de joie
En soirées d'hiver ou soleils couchants
Mais jamais la chaleur ne quittait son toit.
L'aube du passé en bruit d'eau sa rengaine
Offrait folâtre en chapelets de clapotis
D'un filet chutant le chant d'une fontaine
Qui s'est tu d'être resté si loin dans l'oubli.
Effacée à l'issue d'un chemin forestier
Elle apparaît libre derrière des buissons
Au milieu d'un parc emparé de ronciers
Sa charpente souffre d'un cruel abandon.
Un portail austère oxydé crisse son fer
Quand on l'ouvre si longtemps fermé
Et d'être le gardien de ce lopin de terre
Qui fut autrefois jardin fleuri et parfumé.
Oblique allée de grands aulnes en bordure
Leurs feuilles fripées sèches sur le caillou sale
Dissimulent un pavé prisonnier de verdure
Aboutissant sur un parvis de granite pâle.
La porte close repose sur ses gonds engourdis
Et la solitude a bloqué les charnières
Immobile et condamnée à garder aujourd'hui
Les souvenirs illustres d'un passé d'hier.
M PIERRON
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