dimanche 31 mars 2013

LA ROTURIÈRE DE RUE






Lèvres maquillées, fard en paupières.
Elle marchait dans la ville endormie,
Bravant le pavé, la cadence légère,
Sur le boulevard étouffé par la nuit,
Suggestive, d'allure et de manière.

Elle musardait le long du trottoir,
Exerçant des regards racoleurs
Usant ses formes, sous son caban noire,
Les pas perdus, sur l'infini des heures,
Espérant l'aimant qui saurait la voir.

La roturière espiègle et rebelle,
Émoustillait sa silhouette féminine, 
Provocante, parfois exhibait la dentelle,
De ses dessous, rehaussés de soie fine,
A l'appel d'une connexion charnelle.

Fidèle stratégie en jeu séducteur,
Galbées, de jambes fines et infinies,
Sa jupe courte, excellait d'impudeur,
Sur ses courbes, vertigineuses en défi
 A la lubricité d'un chaland prédateur.

 Prise au piège, dans l'absolue obscurité,
 Sous un réverbère, endeuillé de lumière,
 L'impertinente sous les yeux régalés,
 D'un fervent invitant cette dernière,
 A inonder son plaisir, en contre payer.


                                M  PIERRON 

2 commentaires:

Morgane a dit…

Regard pertinent et juste !
J'ai beaucoup aimé te lire !!!
Gros bisous Michel

Christian BAILLY a dit…

un bel hommage poétique à ces dames de la nuit chassées de nos villes par l'hypocrisie de notre société hypocrite
Merci cher poète
Amitiés