mardi 4 février 2014

LA VIEILLE FEMME



                                     
Elle est assise, sur le revers du temps. 
Figée de silence, comme une statue.
Les illusions fanées, depuis longtemps.
La lèvre close, de mots qui se sont tus. 

Elle laisse la vie, enjamber ses jours.
Enveloppée, dans une épaisse solitude
Et l'affront du vide, qui l'entoure,
Agace d'ennui, sa constante lassitude.

Le pied incertain, elle marche à tâtons
De front bas, voûté sur ses hanches
Appuyée lourde sur son vieux bâton
Le regard vide sous sa tignasse blanche.

Ainsi, ses gestes toujours les mêmes,
Tel, un rituel qu'elle aurait consenti,
De matins tristes et de soirs blêmes,
Dans un quotidien, gavé de mélancolie.

Son temps en recul, esclave d'un passé.
Que ses pensées, réveillent les souvenirs
Et quand les rêves émus, sont réchauffés,
Vont paisible dans son cœur, se rendormir.

Elle attend, assise sur le revers du temps,
La griffe sévère, qui saisira son heure.
Un jour d'été, d'hiver ou de printemps,
L'âme usée, quittera sa demeure.


                                 M  PIERRON


Copyright © M. Pierron


2 commentaires:

Morgane a dit…

Tu joues avec tes mots comme un photographe ou un peintre....

Unknown a dit…

sublime poème sur la vielle dame tes mots sont douceurs et tendresse tu dit les mmots on dirait que ta la peint merci a toi ton amie Antoinette