Des volets mi-clos et ses mûrs de pierre,
La masure vétuste, est fissurée de silence.
La muraille essoufflée, envahie par le lierre,
S'étouffe de solitude, se meurt d'indifférence.
Son visage, quelques fenêtres, jadis si jolies,
Respirait le charme, d'une noble demeure,
Et sa porte cochère, sous le balcon fleuri,
S'ouvrait, ne laissant s'échapper, le bonheur.
Sous ses pans avachis, outragés par les ans,
Elle a d'antan, connu des éclats de joie,
En soirées d'hiver, ou soleils couchants,
Mais jamais la chaleur, ne quittait son toit.
L'aube du passé, en bruit d'eau sa rengaine,
Offrait folâtre, en chapelets de clapotis,
D'un filet chutant, le chant d'une fontaine,
Qui s'est tu, d'être resté si loin dans l'oubli.
Effacée, à l'issue d'un chemin forestier,
Elle apparaît libre, derrière des buissons,
Au milieu d'un parc, emparé de ronciers,
Sa charpente souffre, d'un cruel abandon.
Un portail austère; oxydé, crisse son fer.
Quand on l'ouvre, si longtemps fermé
Et d'être le gardien, de ce lopin de terre,
Qui fut autrefois, jardin fleuri et parfumé.
Oblique allée, de grands aulnes en bordure,
Leurs feuilles fripées, sèches sur le caillou sale,
Dissimulent un pavé, prisonnier de verdure.
Aboutissant, sur un parvis de granite pâle.
La porte close, repose sur ses gonds engourdis,
Et la solitude, a bloqué les charnières.
Immobile et condamnée, à garder aujourd'hui,
Les souvenirs illustres, d'un passé d'hier.
M PIERRON