Dans le temps passé, insolite et austère,
Je me souviens, un soir brouillé de nuit,
Aux reflets farouches, d'une lune entière,
Entre solitude et forêt assombrie,
Le pas flâneur, en sentier de terre,
Parcourir ces lieux, vides de bruits.
Mon désir ne fut-il pas ingénu,
Oser l'angoisse épaisse et noire,
Pour régaler, la curiosité de ma vue,
L'idée intruse, d'explorer un manoir,
D'antan à nos jours, demeurés perdu,
Habité d'abandon et de nonchaloir.
Le voile avachit de l'obscurité,
Exacerbait l'ombre des cieux,
Abordant la cible de ma destinée,
J'embrassai, du bout de mes yeux,
La silhouette glauque et désolée,
D'un manoir, naguère fastueux.
Seigneurie du passé, fissurée d'oubli,
Aux murs de pierres, lézardés du temps,
Archaïque, la somptuosité affaiblie,
Évoquait à l’écho de mon sentiment,
Qu'elle fut jadis, dans une autre vie,
La bastille noble de ses habitants.
Résignée, en ces épais lieux boisés,
La léthargie étranglée de silence,
Sur la demeure si loin désertée,
Injuriée du temps, nu de défense,
Offrait vétuste, l'aspect effacé,
D'une âme ruinée sans existence.
Sur l'étendue du feuillu végétal,
L'excentricité en pâle profusion,
Crachotait l'opacité automnale,
D'un pas de retour à la civilisation,
Je quittai l'édifice monumental,
Du passé cossu, au présent d'abandon.